Une lueur d’espoir dans un contexte difficile
En Haïti, frappée par les affrontements armés, la pauvreté et l’instabilité politique, l’annonce d’un calendrier électoral suscite un nouvel espoir.
Mgr Pierre-André Dumas, Évêque du diocèse d’Anse-à-Veau-Miragoâne et vice-président de la Conférence épiscopale haïtienne, a salué cette initiative tout en soulignant les défis majeurs qui subsistent.
« Cela pourrait marquer un tournant. Mais l’insécurité est un problème. Le soutien de la communauté internationale est nécessaire », a-t-il déclaré dans une entrevue accordée à Federico Piana (Cité du Vatican).
Le CEP fixe la date du scrutin présidentiel
Le nouveau Président du Conseil Électoral Provisoire (CEP), Jacques Desrosiers, représentant de la presse élu le 20 septembre 2025, a annoncé que les élections générales se tiendront le 29 mars 2026.
L’investiture du nouveau Président de la République serait prévue pour le 18 mai 2026, date symbolique correspondant à la fête du drapeau haïtien.
Il a toutefois précisé que ces déclarations n’engagent que leur auteur, tant que les dates ne sont pas officiellement publiées dans le Journal Officiel “Le Moniteur”.
Des élections pour sortir de la crise politique
Haïti n’a pas organisé d’élections depuis plusieurs années, plongeant le pays dans un vide institutionnel et une crise de légitimité politique.
La fixation d’une date représente donc une étape cruciale pour rétablir la confiance, renforcer la démocratie et ramener la stabilité dans les institutions nationales.
Les réserves de l’Église face aux défis sécuritaires
Mgr Pierre-André Dumas, dans son entretien, a mis en garde contre les risques d’un scrutin symbolique sans véritable substance démocratique :
« Ce sera très difficile ; nous ne pouvons pas occulter la réalité haïtienne. Il existe un risque que le vote devienne un rituel formel, sans portée réelle. Mais reporter le scrutin reviendrait à anéantir l’espoir du peuple. »
Selon lui, 80 % de la capitale, Port-au-Prince, est actuellement sous le contrôle de groupes armés, ce qui rend l’organisation d’un vote libre et transparent particulièrement complexe.
Un appel au soutien international
Face à ces défis, les responsables religieux appellent à un accompagnement fort de la communauté internationale, notamment pour garantir la sécurité, la logistique électorale et la neutralité du processus.
Mgr Dumas insiste sur la nécessité d’une reconstruction morale et civique d’Haïti, au-delà des seules réformes politiques.
« Nous devons comprendre que les graves problèmes que nous traversons sont la conséquence de l’occultation de la réalité », conclut-il.
🕊️ Vers une nouvelle ère démocratique ?
L’annonce de la date du scrutin marque une étape décisive pour un pays en quête de stabilité.
Toutefois, sans une amélioration rapide de la sécurité, de la transparence électorale et du dialogue politique, les espoirs du peuple haïtien risquent encore une fois d’être déçus.




