Face au chaos grandissant dans la République d’Haïti et, admettant l’échec de 20 ans de gestion par les grandes nations, l’Organisation des États américains, l’OEA, déclare avec force et emphase : « La communauté internationale, les institutions financières internationales, le système multilatéral, la communauté financière internationale des pays donateurs doivent prendre une décision, savoir s’ils veulent industrialiser Haïti en termes suffisants pour assurer du travail à 9 millions d’Haïtiens, ou s’il est économiquement plus rentable de continuer à absorber la migration haïtienne et pour les pays d’accueil d’accueillir cette migration comme ils le peuvent et où ils le peuvent dans les termes économiques qu’ils peuvent. «
De même, et réaffirmant qu’Haiti est en crise totale, par leur faute de n’imposer que des « voyous » à la tête de l’Etat, le rapport de l’OEA – opinion personnelle de M. Almagro, selon le député Abel Descolines – souligne que le choix entre l’industrialisation ou la répartition des Haïtiens en tant que migrants dépend de la question de savoir si la situation haïtienne se poursuit dans un état de crise permanente aux dimensions de plus en plus tragiques, ou si l’on s’oriente vers un processus de transformation dans lequel nous garantissons des investissements suffisants ainsi que leur durabilité et, par conséquent, la stabilité sociale du pays.
« Il est nécessaire d’assurer une stratégie qui inclut le « après quoi ? ». Cela inclut l’importance du modèle éducatif et des conditions de sécurité de l’emploi… »
« De plus, la prospérité future d’Haïti dépend de l’épanouissement de ses jeunes. La malnutrition chronique chez les enfants est irréversible, diminuant de 40 % leur capacité cognitive. Pour construire un avenir durable pour Haïti, son capital humain doit être hautement qualifié et capable d’être compétitif sur les marchés du travail locaux et internationaux.
Dans une déclaration inhabituelle et radicale qui assume de manière dramatique l’échec des grandes puissances à construire Haïti, l’OEA, un des acteurs-clé de la descente aux enfers d’haiti à cause de son ferme soutien au régime corrompu PHTK, affirme que « les déficiences actuelles en matière de sécurité alimentaire, causées par la sous-capitalisation de l’agriculture et les difficultés de transport des aliments en raison des blocages imposés par des groupes criminels et de la faiblesse des infrastructures, ne feront qu’éloigner le pays de l’objectif d’élimination de la pauvreté extrême ».
Il conclut en affirmant que « pour mettre rapidement fin au retard scolaire et à la malnutrition dont souffrent les enfants d’Haïti, il est impératif de mettre fin à l’état de guerre interne existant. Nous réitérons publiquement notre appel à la cessation de la violence armée dans le pays ».
Si le Canada, les États-Unis et la France, pays historiquement liés à Haïti et présents dans le développement de ses crises, assument l’une ou l’autre des solutions : soit son industrialisation, soit la répartition de ses ressortissants comme migrants dans les pays voisins, les Dominicains craignent de devoir en faire les frais, et que territorialement ils soient plus proches et désavantagés pour assumer un tel fardeau sur leurs épaules.
Il est plus qu’évident qu’en partageant la même île, la République dominicaine est la principale destination migratoire des Haïtiens, qui sont de plus en plus nombreux à quitter leur pays pour des raisons économiques, mais aussi d’instabilité politique et d’insécurité.