Il faut dire Türkiye. Pas Turquie. Si c’est à l’occasion de la Coupe du monde de football amputé que beaucoup ont fait connaissance avec la communauté haïtienne qui vit dans ce pays, il y a des années que nos compatriotes prennent la route de l’ancien empire ottoman.
Woodly Maxime Constant est entré en Türkiye il y a un an pour rejoindre sa femme qui étudiait là-bas. Actuellement, lui aussi fait des études dans ce pays devenu depuis quelque temps le nouvel eldorado pour les Haïtiens. Constant s’est également lancé dans le business dans ce pays. L’intégration pour un Haïtien, n’est pas toujours facile compte tenu des barrières linguistiques et culturelles.
Le ressortissant haïtien peut appliquer pour un droit de résidence accordé pour une durée d’un an renouvelable
En arrivant en Türkiye avec un visa touriste de 90 ou 180 jours, nous dit le compatriote, le ressortissant haïtien peut appliquer pour un droit de résidence accordé pour une durée d’un an renouvelable. Pour l’instant, nous dit-il, le processus s’est un peu resserré et maintenant on exige entre autres des preuves de paiement de facture.
La plupart des Haïtiens qui vivent en Türkiye travaillent dans les manufactures, informe Constant. Le salaire mensuel est passé de 200 à 400 dollars américains. Le coût de la vie n’étant pas trop élevé, ce montant est suffisant pour payer le loyer, la nourriture et répondre à quelques autres besoins. Là-bas, nous dit-il, les Haïtiens vivent en communauté et toutes les factures sont partagées.
S’il y a des Haïtiens en difficulté dans ce pays, c’est surtout à cause des agences de voyage en Haïti, déplore Constant. « Les agences prennent l’argent des gens et les emmènent ici en leur faisant toutes sortes de promesses. Quand elles arrivent, elles les abandonnent dans les hôtels ou dans la rue », dénonce-t-il.
Beaucoup d’Haïtiens se retrouvent dans cette situation
Après trois mois, ces gens ne pourront malheureusement plus appliquer pour la demande du droit de résidence. « Beaucoup d’Haïtiens se retrouvent dans cette situation. Ils sont nombreux », confie Woodly Maxime Constant.
Certains Haïtiens sont arrêtés et jetés en prison en Türkiye. Ces derniers se nourrissent très mal en prison et dorment dans de mauvaises conditions. « Ils se nourrissent seulement de pain, de thé et d’eau », indique Constant. Ces Haïtiens ne passent pas beaucoup de temps en prison, et dès qu’ils sont relâchés, ils ont 22 jours pour quitter le pays.
Ils peuvent en ce sens se diriger vers n’importe quel pays voisin s’organiser avant de revenir en Turquie pour appliquer pour la résidence. Woodly Maxime Constant se plaint qu’il n’y a aucun représentant d’Haïti en Türkiye. Par exemple, il est très difficile pour les Haïtiens de renouveler leurs documents d’identité. En ce sens, il fait appel à l’État haïtien qui doit penser à ses citoyens qui vivent en Türkiye.