L’un des présumés cerveaux de l’assassinat du président Jovenel Moïse, Joseph Felix Badio, arrêté jeudi, aurait subi sa première séance d’interrogatoire des enquêteurs de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ). Selon une source proche de cette institution, une autre séance d’audition serait prévue demain dimanche. Rien n’a filtré sur l’attitude de l’intéressé. On ne sait pas s’il s’est montré prêt à collaborer à l’avancement de l’enquête.
Contacté par la rédaction de Gazette Haïti News, le directeur exécutif du RNDDH Pierre Espérance dit souhaiter que le juge donne commission rogatoire à la DCPJ pour qu’elle continue son travail. La seule façon d’éviter un travail bâclé, dit-il, est de laisser la DCPJ qui a mené l’enquête sur l’assassinat cuisiner au maximum le prévenu, même s’il pense que Badio ne collaborera pas à la justice haitienne dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse. Il croit toutefois qu’il va tout dire à la justice américaine.
Joseph Félix Badio a été appréhendé jeudi 19 octobre dans un Super Marché à Petion-Ville par le commissaire divisionnaire Ernst Dorfeuille. Dans une interview exclusive au journal, Dorfeuille explique avoir pris la décision d’arrêter Badio après l’avoir croisé au super marché. Il dit avoir tout fait « pour le capturer vivant pour éviter toutes mésinterprétations ».
L’arrestation de Félix Badio est un gros coup de filet de la Police nationale d’Haïti. Cela devrait permettre une meilleure instruction sur le dossier relatif à l’assassinat de Jovenel Moïse.
Peu après l’arrestation de Joseph Félix Badio, un article du New York Times publié hier vendredi indique que ce dernier pourrait être transporté vers les USA « dans les jours ou les semaines à venir ».
« Les avocats de Miami pour certains des accusés ont déclaré qu’ils soupçonnaient qu’un acte d’accusation scellé de M. Badio aurait pu être déposé par les procureurs américains, et qu’il pourrait être transporté par avion aux États-Unis dans les jours ou les semaines à venir », a écrit le journal.
Selon le directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNNDDH) Pierre Espérance, le chef du gouvernement Ariel Henry avait l’habitude de donner de l’argent à Joseph Félix Badio. « Ariel Henry lui a donné de l’argent au moins deux fois », affirme Pierre Espérance.
Toutefois, à un moment de la durée, Joseph Félix Badio ne recevait plus de sous entre les mains de Ariel Henry, a indiqué le défenseur des droits humains. « C’est quand il n’a reçu plus d’argent qu’il a proféré des menaces à l’encontre de Ariel Henry et moi et en avait profoter pour m’attaquer », a déclaré le responsable du RNDDH. Entre-Temps, le journal a appris que le juge Walter Wesser Voltaire a émis un mandat de dépôt contre Joseph Félix Badio.