Le chargé d’affaires et chef de la coopération suisse en Haïti, Fabrizio Poretti, a réaffirmé la solidarité de son pays avec Haïti lors d’une visite, le mercredi 14 décembre, au Nouvelliste.
Vantant le modèle de la coopération de son pays avec Haïti, le diplomate estime que tout n’est pas perdu dans le pays. Il invite cependant la communauté internationale à se mettre à l’écoute des Haïtiens.
La Suisse a lancé ses projets de développement en Haïti
L’amitié haïtiano-suisse remonte à longtemps, c’est cependant en 1990 que la Suisse a lancé ses projets de développement en Haïti. Le séisme de 2010 a servi de prétexte pour renforcer la présence suisse en Haïti. « La Suisse n’a pas de double agenda en Haïti », a clarifié Fabrizio Poretti comme pour justifier la solidarité de son pays envers Haïti.
Le chargé d’affaires de la Suisse en Haïti dit reconnaître que la situation est compliquée pour les Haïtiens comme pour la coopération internationale. Il dit cependant voir plus d’opportunités que de problèmes en Haïti. « On doit écouter les jeunes, les femmes, les acteurs de la société civile dans le cadre de la recherche d’une solution durable à la crise haïtienne », a-t-il conseillé. Fabrizio Poretti se montre satisfait de la coopération haïtiano-suisse. « Nos projets sont construits de bas en haut, nous renforçons la résilience », a-t-il précisé, plaidant pour la décentralisation du pays.
Un pays totalement décentralisé
La Suisse, souligne le diplomate, est un pays totalement décentralisé. La coopération suisse, dit-il, veut aider Haïti à bénéficier de son expertise dans le domaine. « Nos projets ne se concentrent pas à Port-au-Prince », fait-il remarquer, ajoutant : « L’ambassade est à Port-au-Prince, mais nous avons un bureau à Port-Salut et un autre à Jacmel ».
Selon Fabrizio Poretti, les projets financés par son pays en Haïti visent le développement économique des communautés. La Suisse accompagne aussi Haïti dans la réduction des risques et des désastres. « On a des engagements envers les organisations de base et les communautés », a précisé le diplomate suisse, qui dit croire que la culture peut aider à ramener la paix en Haïti.
La Suisse veut rester engagé en Haïti
Fabrizio Poretti dit que son pays veut rester engagé en Haïti. « On veut aider à créer des espaces de dialogue », a-t-il précisé, soulignant que la Suisse garde toujours une posture neutre dans les conflits. « Nous sommes neutre, mais nous croyons qu’il faut une limite », a dit le diplomate. Il informe que la Suisse applique les sanctions de l’Union européenne contre la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine.
Qu’en est-il des sanctions de l’ONU contre les personnes soupçonnées de financer l’insécurité en Haïti ? « Il n’y a pas encore de décision du gouvernement suisse sur cette question », a répondu M. Poretti. Il ne nie pas cependant la possibilité que son pays suive les directives de l’Union européenne en la matière. L’année prochaine, informe le diplomate, la Suisse sera membre pour la première fois du Conseil de sécurité des Nations Unies. « On pourra bien aider dans la résolution de la crise haïtienne », a promis Fabrizio Poretti. Ce dernier se prononce toutefois en faveur d’un consensus entre les acteurs haïtiens pour sortir le pays de la crise.