Des ouvriers qui se font la malle, en Chine. Face aux cas de contaminations Covid et aux mesures d’isolement prises dans l’une des plus grandes usines Foxconn du centre du pays, des employés ont décidé d’abandonner les chaînes de montage ce week-end, pour rentrer chez eux à pied.
Ils ont pris toutes leurs affaires sur le dos, grands sacs et doubles manteaux.
Les plus jeunes grimpent sur les grilles, passent les barbelés avant de sauter ; les moins agiles ou ceux qui ont des valises à roulettes ouvrent une brèche dans les palissades en plastiques, avant de se retrouver dans les champs, ou à pied sur l’autoroute non loin de l’usine Foxconn de Zhengzhou.
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Ces vidéos difficilement vérifiables ont inondé les réseaux sociaux ce week-end, forçant les autorités locales à organiser des bus pour ramener les employés fugueurs fatigués d’être confinés dans leurs dortoirs, ou enfermés dans des bulles sanitaires (dodo-boulot-dodo) pour assurer la production.
Selon certains de ces ouvriers, la situation s’était détériorée ces derniers jours, alors que les cas de Covid continuaient d’augmenter sur un campus qui compte jusqu’à 300 000 salariés.
À pied sur l’autoroute
« Je ne retournerai jamais à Foxconn, ils n’ont pas d’humanité là-bas », confie ainsi l’un d’eux au Financial Times, après s’être échappé de l’usine dimanche dans la nuit, et s’apprêtant à marcher plus de 200 kilomètres pour rentrer chez lui.
Sur les bords des routes, les habitants des environs ont laissé de l’eau en bouteille et des provisions avec des pancartes : « Pour les ouvriers de Foxconn qui rentrent à la maison ». Les villes traversées ont de leur côté vite élaboré des plans pour rattraper les ouvrants migrants, craignant que ces derniers ne déclenchent des foyers d’infections Covid sur leur passage.